Fiche filière viande bovine

Les Pays de la Loire, première région de production bovine

Première région de production bovine, les Pays de la Loire représentent près de 17 % des quantités nationales de viande bovine produites en 2023 et près de 14 % de la valeur nationale bovine.

La production régionale est issue avant tout de vaches de réforme (laitières et allaitantes) et de jeunes bovins, sans oublier les veaux de boucherie issus d’ateliers d’engraissement.

D’après le recensement 2020, plus d’une exploitation ligérienne sur deux possèdent des bovins (55 %) et la moitié de ces exploitations avec bovins déclare une activité d’engraissement.

Par ailleurs, les Pays de la Loire réalisent en 2023 près de 13 % des abattages nationaux : un peu plus de 14 % des abattages de gros bovins, mais moins de 2 % des abattages de veaux de boucherie (majoritairement abattus en Bretagne).

Sous l’angle des comptes de l’agriculture (2023 provisoires), la production de viande bovine représente, avec 1,25 milliard d’euros hors subventions, près de 15 % de la valeur régionale des biens agricoles produits.

Avec un effectif de 2,1 millions de bovins fin 2023 dont environ 829 000 vaches (467 000 laitières et 362 000 allaitantes), le cheptel régional bovin (près de 13 % du cheptel métropolitain) s’est réduit de 18 % depuis 2010 et de 7 % depuis 2020.
Parallèlement, le nombre d’exploitations avec bovins s’érode avec près de 14 200 élevages fin 2023 (selon la BDNI) dont moins de 13 000 élevages avec 5 bovins ou plus.

Grâce à de meilleurs soldes intermédiaires de gestion, le RCAI (résultat courant, avant impôts et cotisations sociales), s’améliore sensiblement en 2022 pour les exploitations économiquement spécialisées en production de viande bovine (OTEX 46).
Ce meilleur résultat est obtenu malgré une augmentation des principaux postes de charges (d’approvisionnement notamment).
Parallèlement à une envolée des coûts de production (en 2021 et 2022), les marchés bovins affichent des cotations élevées liées à une demande qui résiste alors que les disponibilités, nationales et européennes, se réduisent sensiblement dans le sillon de l’érosion des cheptels reproducteurs, laitier et viande.

Carte 1 : en 2023, trois régions détiennent plus de 2,1 millions de bovins chacune : Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Pays-de-la-Loire

La carte 1 affiche, pour les différentes régions de la France métroplitaine, le cheptel présent fin 2023 d'une part et les évolutions observées entre 2010 et 2023 d'autre part. Trois régions détiennent plus de 2,1 millions de bovins chacune (Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire). A l'exception de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur qui héberge un cheptel bovin restreint, toutes les régions connaissent entre 2010 et 2023 une régression plus ou moins prononcée du nombre de bovins présents. La source de données utilisée est la SAA (Agreste - statistique agricole annuelle)

Source : Agreste - SAA 2023 déf
Copyright © IGN BD CARTO®

Graphique 1 : en 2023, hors subventions, les Pays de la Loire réalisent près de 17 % de la production nationale de viande bovine en volume (gros bovins + veaux) et près de 14 % en valeur

Le graphe 1 présente pour l'année 2023 le volume de production de viande bovine (en tonnes-équivalent-carcasse) ainsi que la valeur économique associée, pour les principales régions concernées. Si le classement régional diffère un peu selon l'indicateur étudié (volume, valeur), la région Pays de la Loire se place en 2023 en première position pour les deux critères. La source de données utilisée est la SAA (Agreste - statistique agricole annuelle).

Source : Agreste - comptes régionaux de l’agriculture 2023 provisoires et SAA


Les effectifs et la production bovine

Le troupeau bovin régional se compose de deux cheptels conséquents : laitier d’une part (Mayenne, Loire-Atlantique...) et allaitant d’autre part (Vendée, Maine-et-Loire...).

A l’image des tendances nationales, le nombre d’exploitations avec bovins et les effectifs régionaux de bovins s’érodent. Cela se traduit par une diminution de la production bovine - celle issue des mâles en particulier (tableaux 2 et 2 bis) - et des abattages réalisés dans la région (tableau 4).

Tableau 1 : la région héberge 2,1 millions de bovins fin 2023, avec un cheptel très laitier en Mayenne et en Loire-Atlantique, plus orienté vers la viande en Vendée

Effectifs en têtes

Pays de
la Loire

Loire-
Atlantique

Maine-et-Loire

Mayenne

Sarthe

Vendée

Vaches laitières 467 052 113 383 83 169 155 960 54 109 60 431
Vaches nourrices 361 648 63 460 82 124 55 788 50 330 109 946
Total bovins de plus de 2 ans 245 622 47 828 45 675 53 774 38 093 60 252
Total autres bovins de 1 à 2 ans 424 839 81 342 77 608 114 581 56 203 95 105
Veaux de boucherie 98 582 18 137 20 746 23 441 13 162 23 096
Autres bovins < à 1 an 511 831 94 306 105 819 124 686 67 201 119 819
Ensemble espèce bovine 2 109 574 418 456 415 141 528 230 279 098 468 649

Source : SSP/MASA - Agreste-Statistique Agricole Annuelle (SAA 2023 déf)

Carte 2 : densité de bovins au 01 janvier 2024

La carte 2 présente, pour la région Pays de la Loire, la densité de bovins par km2 observée au 1er janvier 2024 à l'échelle communale. Cette carte met en évidence les territoires les plus concernés par la production bovine à savoir le département de la Mayenne, la partie ouest du Maine-et-Loire, la partie Nord-Nord-Est de la Vendée et une grande partie de la Loire-Atlantique. Les densités bovines les plus faibles sont observées en Sarthe, dans la moitié Est du Maine-et-Loire, dans la partie Sud de la Vendée et sur la frange littorale de la région Pays de la Loire. La source de données utilisée est la BDNI bovine au 1er janvier 2024.

Source : Agreste - BDNI bovine
©IGN-BDCarto®

Graphique 2 : érosion du cheptel bovin et de la production en Pays de la Loire

Le graphe 2 présente, pour la période 1989-2023, l'évolution comparée de la production bovine des Pays de la Loire et des effectifs bovins. Une érosion des deux indicateurs est mise en évidence, en particulier lors de la période récente (à partir de la seconde moitié des années 2010). Les données sont exprimées en base 100 à partir de l'année 1989. La source des données utilisées est la SAA (Agreste - statistique agricole annuelle)

Source : MASA/SSP - Agreste - SAA

Graphique 3 : des bovins présents dans 55 % des exploitations des Pays de la Loire en 2020

Le graphe 3 présente, l'évolution comparée pour la région Pays de la Loire, de 1979 à 2020, du nombre d'exploitations avec bovins et des effectifs bovins alors présents. Une diminution des deux indicateurs est mise en évidence. En 2020, plus de la moitié des exploitations de la région hébergent des bovins (55%) avec près de 14 600 exploitations concernées. Les données des recensements agricoles 1979-1988-2000-2010 et 2020 ont été mobilisées (source MASA-SSP-Agreste).

Source : MASA/SSP - Agreste - SAA

Tableau 2 : production totale en têtes Pays de la Loire

2 015

2 020

2023 déf

Vaches de réforme laitières 138 844 142 693 118 341
Vaches de réforme nourrices 114 072 113 380 98 667
Total vaches de réforme 252 916 256 073 217 008
Total génisses 71 482 76 440 72 283
Mâles de plus de 2 ans 30 755 25 024 22 808
Mâles de 1 à 2 ans 204 040 160 373 140 676
Mâles de 8 mois à 1 an 6 284 3 790 2 813
Total mâles 241 079 189 187 166 297
Veaux de boucherie laitiers 158 586 130 373 112 761
Veaux de boucherie viande 59 320 79 278 86 012
Total veaux de boucherie 217 906 209 651 198 773
Ensemble bovins 783 383 731 351 654 361

Source : Agreste-Statistique Agricole Annuelle (SAA)

Tableau 2 bis : poids produit (en tonnes - TEC) Pays de la Loire

2 015

2 020

2023 déf

Vaches de réforme laitières 45 747 47 033 39 177
Vaches de réforme nourrices 49 676 50 603 43 725
Total vaches de réforme 95 423 97 636 82 902
Total génisses 27 569 29 706 27 713
Mâles de plus de 2 ans 13 123 10 769 9 921
Mâles de 1 à 2 ans 86 414 69 858 61 271
Mâles de 8 mois à 1 an 2 039 1 186 836
Total mâles 101 576 81 814 72 027
Veaux de boucherie laitiers 21 673 18 164 15 536
Veaux de boucherie viande 8 575 11 709 12 616
Total veaux de boucherie 30 248 29 873 28 152
Ensemble bovins 254 816 239 028 210 794

Source : Agreste-Statistique Agricole Annuelle (SAA)


Les indicateurs économiques

Grâce à de meilleurs soldes intermédiaires de gestion (production de l’exercice, valeur ajoutée, EBE...), le RCAI (résultat courant, avant impôts et cotisations sociales), s’améliore sensiblement en 2022 pour se situer en moyenne à 43 k€/UTANS pour les exploitations économiquement spécialisées en production de viande bovine (OTEX 46).

Ce meilleur résultat est obtenu malgré une augmentation des principaux postes de charges (d’approvisionnement notamment).
Les fortes évolutions de l’indice IPAMPA du prix des aliments gros bovins (figure 6) et de l’indice IPPAP du prix à la production illustrent bien le contexte particulier des années 2021 et 2022.

Parallèlement à l’envolée des coûts de production, les bovins produits bénéficient de cotations élevées liées à une demande qui résiste alors que les disponibilités, nationales et européennes, se réduisent sensiblement dans le sillon de l’érosion des cheptels reproducteurs, laitier et viande.

Graphique 4 : indicateurs économiques des exploitations spécialisées en bovins viande (OTEX 46)

Le graphe 4 présente l'évolution des principaux indicateurs économiques des exploitations des Pays de la Loire spécialisées en bovins viande (OTEX 46). Les exercices comptables 2021 et 2022 sont comparés. Les données du réseau comptable RICA ont été mobilisées (source MASA-SSP-Agreste). Grâce à de meilleurs soldes intermédiaires de gestion et malgré une progression des charges, le RCAI (résultat courant, avant impôts et cotisations sociales), s'améliore sensiblement en 2022.

Source : Agreste - RICA Pays de la Loire (PBS 2017)

Graphique 5 : en 2022, l’alimentation achetée représente 16 % de l’ensemble des charges des éleveurs spécialisés en viande bovine

Le graphe 5 présente, pour l'année 2022, la composition des charges des exploitations des Pays de la Loire spécialisées en bovins viande (OTEX 46). Les données du réseau comptable RICA ont été mobilisées (source MASA-SSP-Agreste). Avec l'envolée des prix des consommations intermédiaires, les aliments du bétail achetés représentent en 2022 près de 16 % de l'ensemble des charges vs moins de 14 % en 2021.

Source : Agreste - RICA Pays de la Loire 2022 _OTEX Bovins viande spécialisés

Tableau 3 : principales caractéristiques des exploitations des Pays de la Loire spécialisées en bovins viande (OTEX 46)

Principaux indicateurs (valeurs moyennes)

2021

2022

Surface agricole utile (SAU en ha) 134 131
Production brute moyenne standard (PBS en €) 152 176 153 154
Main d’œuvre totale (UTA) 1,62 1,61
Main d’œuvre non salariée (UTANS) 1,37 1,38
Production de l’exercice par UTA (k€/UTA) 102,1 118,0
Charges d’approvisionnement (k€/ ha SAU) 0,445 0,539
Charges totales (k€/ha SAU) y compris cotisations sociales 1,36 1,49
Excédent brut d’exploitation / UTANS (k€) 57,6 65,6
Excédent brut d’exploitation / production brute (%) 35,1 36,1
RCAI par UTA non salariée (k€/UTANS) 34,5 43,1
Endettement / chiffre d’affaires (%) 107,3 106,4
Taux d’endettement (%) 36,2 37,2

Source : SSP/Agreste - RICA Pays de la Loire (coeff. PBS 2017)

Graphique 6 : envolée des prix en 2021 et 2022

Le graphe 6 présente l'évolution comparée des indices IPAMPA (prix des aliments pour gros bovins) et IPPAP (prix proposés à la production pour les gros bovins). Une forte envolée des prix est constatée en 2021 et 2022 avant une baisse des prix des intrants (dont les aliments achétés) à partir de 2023. Les données présentées (source Agreste-INSEE) couvrent la période 2020-2024.

Source : Agreste - INSEE


Les abattages régionaux

Carte 3 : localisation des abattoirs régionaux de bovins en 2023

La carte 3 présente la localisation des 10 abattoirs de bovins implantés en 2023 sur le territoire des Pays de la Loire avec indication des volumes abattus. Les abattages de bovins réalisés dans la région correspondent à près de 168 000 tonnes-équivalent-carcasse en 2023 (vs plus de 200 000 tonnes en 2015).

Source : Agreste - BDNI bovine
© IGN BD Carto

Carte 4 : flux inter-régionaux de bovins (têtes) liés aux abattages réalisés en 2023

La carte 4 présente les flux inter-régionaux 2023 liés aux abattages de bovins (en têtes). Les abattages 2023 réalisés dans la région concernent près de 455 000 bovins, dont 265 000 originaires des Pays de la Loire. Il s'agit essentiellement de gros bovins dans la mesure où les veaux de boucherie sont abattus de façon majoritaire en Bretagne, en Ille et Vilaine (35) notamment.

Source : Agreste - BDNI bovine
© IGN BD Carto

Tableau 4 : des abattages de bovins en retrait de plus de 8 % entre 2023 et 2020 dans la région Pays de la Loire

Pays de la Loire tonnes (TEC)

2015

2020

2021

2022

2023

TOUS BOVINS 203 156 183 032 182 047 176 632 167 929
Gros bovins dont : 198 402 179 655 178 721 173 630 165 075
Vaches de réforme 98 758 88 948 86 723 83 725 77 125
Jeunes bovins mâles 8-24 mois 68 731 61 179 61 700 59 201 59 464
Autres gros bovins 30 913 29 528 30 298 30 704 28 486
Veaux 4 756 3 376 3 326 3 002 2 854

Source : Agreste - BDNI

Le bilan national de la filière bovine

En 2023, les éleveurs de la région Pays de la Loire ont produit 655 000 bovins (env. 211 000 tonnes équivalent carcasse ) dont près de 200 000 veaux de boucherie.

Parallèlement, les abattages réalisés en 2023 dans la région concernent près de 455 000 bovins, dont 265 000 originaires des Pays de la Loire (carte 4, source BDNI).
Les bovins abattus sont essentiellement des gros bovins (vaches de réforme, jeunes bovins mâles, génisses, bœufs). En effet, près de deux veaux sur trois - originaires de la région Pays de la Loire - sont abattus en Ille-et-Vilaine (35) et moins de 9 % le sont dans les Pays de la Loire.

La filière bovine nationale affiche en 2023 un taux d’auto-approvisionnement global de 105 % (tableau 5) grâce à un solde positif des flux de bovins vivants (broutards vers l’Italie, veaux vers l’Espagne mais aussi jeunes bovins vers l’Allemagne et divers pays du bassin méditerranéen).
La France exporte désormais moins d’un million de jeunes bovins par an (près de 980 000 bovins de 6 à 18 mois en 2023), majoritairement en provenance des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie et Bourgogne-Franche-Comté.
En revanche, pour les viandes et les abats de bovins, le taux national d’auto-approvisionnement est plus faible, proche de 90 % (tableau 5).

Le solde « exports-import » de la catégorie « viandes et abats » se dégrade au cours des dernières années (- 70,8 milliers de tonnes en 2021 et - 149,4 milliers de tonnes en 2023) .

La consommation nationale de viande bovine s’érode tendanciellement et se positionne derrière celle des espèces porcine et avicoles (figure 7), en se situant en 2023 à moins de 22 kg/habitant/an.

Tableau 5 : bilan national de la filière bovine (gros bovins + veaux) - Production, exportations et consommation en diminution

en milliers de tonnes-équivalent-carcassse (x 1000 TEC)

2010

2015

2020

2021

2022

2023

Abattages 1 519 1 453 1 440,5 1 430,2 1 364,7 1 305,2
Production indigène brute 1 758 1 669 1 683,9 1 668,4 1 598,8 1 524,5
+ Importations
(animaux vivants et viande)
418 352 292,3 326,3 398,6 370,4
- Exportations
(animaux vivants et viande)
535 458 474,8 493,7 497,2 440,2
’= Consommation indigène brute (utilisation intérieure) 1 642 1 563 1 501,4 1 501,0 1 500,1 1 454,7
Consommation par habitant
(kg équivalent carcasse/an)
25,3 23,5 22,2 22,2 22,0 21,3
Taux d’approvisionnement global (en %, animaux vivants et viande) 107,1 106,8 112,2 111,1 106,6 104,8
Taux d’approvisionnement en viandes bovines (%) 92,6 93 95,9 95,3 91,0 89,7

Sources : Agreste, Douanes et FranceAgriMer
Champ : France, y compris DOM

Graphique 7 : la viande bovine représente un quart des viandes consommées en France

Le graphe 7 présente la nature et la part des viandes consommées en 2023 par la population française. La consommation de viande bovine (un quart de l'ensemble des viandes consommées) diminue lentement, avec moins de 22 kg/habitant en 2023, au profit de la viande de poulet notamment.

Source : SSP - Agreste - Conjoncture productions animales - année 2023


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