Les pratiques culturales appliquées à la culture du maïs grain lors de la campagne 2020-2021

En bénéficiant de conditions météorologiques favorables, les surfaces en maïs grain ont élaboré de très bons rendements en 2021, avec une moyenne régionale proche de 101 q/ha. Les principales pratiques culturales mises en œuvre (implantation, fertilisation, protection phytosanitaire...) ont assez peu évolué au cours de la décennie. Un moindre recours au labour semble toutefois se confirmer.

Contexte de la culture du maïs grain en 2021

L’évolution des pratiques culturales 2014-2017-2021 appliquées à la culture du maïs grain (MG) met en évidence, pour la région Pays de la Loire, les principaux points suivants :

Le maïs grain, près de 146 000 ha en 2021 pour la région ( 125-130 000 ha en moyenne quinquennale, source : Agreste-SAA), est avant tout cultivé dans les départements de la Vendée, de la Sarthe et du Maine-et-Loire. En 2021, le précédent cultural est une céréale à paille pour la moitié de la sole (du blé tendre majoritairement) et dans un tiers des situations, le maïs grain succède à un maïs (grain ou fourrage). La monoculture de maïs (au moins 3 années consécutives) représente 15 % des surfaces 2021.

La pratique de la couverture du sol pendant la période hivernale, par l’utilisation de cultures intermédiaires destinées à être enfouies ou récoltées, représente lors de la campagne 2020-2021 près de six hectares sur dix. D’autres modalités de couverture peuvent s’y ajouter (repousses de la culture précédente, utilisation des résidus de culture, prairies retournées au printemps voire sol nu).

L’implantation du maïs grain s’appuie toujours de façon majoritaire sur la technique du labour (près de six hectares sur dix), mais moins que par le passé. Outre ses fonctions d’ameublissement du sol, le labour permet l’enfouissement des effluents d’élevage, fréquemment apportés devant cette culture dans la région, et le cas échéant, la destruction de certains précédents (ex. prairies). En 2021, près de 30% des surfaces implantées en maïs grain ont bénéficié d’au moins une opération de désherbage mécanique en végétation (bineuses, sarcleuses, herse étrille). La réalisation simultanée d’un désherbage mécanique et d’un désherbage chimique (désherbinage) demeure une pratique très confidentielle.

Plus du tiers des surfaces en maïs grain (35%) ont été irriguées en 2021 (vs 20 % de la sole de maïs fourrager) avec en moyenne quatre tours d’eau. L’année 2021 se caractérise par une fin de printemps/un début d’été humides avant une certaine fraîcheur estivale. La variabilité interannuelle des surfaces irriguées s’explique évidemment par le profil météorologique de la campagne, les équipements à la disposition des exploitations, mais aussi par les disponibilités en temps et en eau d’irrigation, elles-mêmes liées pour partie à la prise éventuelle d’arrêtés préfectoraux encadrant les usages de l’eau.

Tableau 1 : données générales et contexte

Pays de la LoireFrance
2014 2017 2021 2021
Nombre de parcelles enquêtées 116 155 233 3 084
Principaux précédents culturaux (%)
Céréales à paille 52 67 48 41
Maïs 28 23 32 46
Prairies 11 5 7 3
Oléoprotéagineux 1 4 3 5
Autres 8 1 10 5
Implantation-semis (%)
Labour 72 68 58 63
Semis direct 5 0 6 5
Autres itinéraires 23 32 36 32
Part de la sole implantée après une culture intermédiaire de type engrais vert ou culture dérobée (%) 33 45 57 43
Surfaces irriguée (%) 32 24 35 31
Récolte (%)
Rendement aux normes (q/ha) 101 96 101 105
Objectif de rendement (q/ha) 94 93 92 101
Source : Agreste – enquêtes pratiques culturales

Fertilisation

En 2021, dans une région riche en élevages, deux hectares de maïs grain sur trois ont reçu une fertilisation organique soit une fréquence près de deux fois supérieure à la valeur moyenne nationale pour cette culture. La fertilisation azotée minérale moyenne complémentaire se situe, toutes situations confondues, aux environs de 90 unités/ha (soit moins de 1 unité d’azote minéral apportée/quintal produit).

Les pratiques de fertilisation minérale phospho-potassique (PK min) semblent assez stables. Les apports de phosphore minéral, souvent réalisés via un engrais NP dit « starter » lors du semis, sont toujours plus fréquemment mis en œuvre que ceux de potassium. Comparativement à l’échelon moyen national, les moindres fréquences et doses régionales d’utilisation de ces engrais PK minéraux s’expliquent, pour partie au moins, par une utilisation assez régulière et plus conséquente de fumure organique.

Tableau 2 : fertilisation

Pays de la LoireFrance
2014 2017 2021 2021
Surfaces (%) recevant au moins :
Un apport d’azote minéral 87 87 84 91
Un apport de phosphore minéral 45 43 40 68
Un apport de potassium minéral 28 13 18 41
Un apport de soufre minéral 8 14 16 21
Un apport de fumure organique 55 71 66 35
Dose moyenne azote minéral (kg N/ha) :
Toutes situations 107 91 90 143
Sans fumure organique 142 122 133 172
Si fumure organique 78 79 69 88
Fractionnement de la fertilisation azotée minérale (%) :
Pas d’apport 14 13 17 9
1 apport 45 41 47 24
2 apports 37 40 28 37
3 apports ou plus 5 7 9 30
Fertilisation azotée totale (Nmin + Norga) en unités N/ha / 212 193 199
Fertilisation minérale moyenne (autres éléments) (en unités/ha) :
Phosphore - P2O5 / 15 15 39
Potassium - K2O / 10 11 29
Soufre - SO3 / 3 9 9
Source : Agreste – enquêtes pratiques culturales
/ : donnée non connue ou non comparable

Traitements phytosanitaires

Le nombre moyen de traitements phytosanitaires appliqués est, campagne après campagne, assez stable (de l’ordre de 3,5 applications, hors traitement de semences). Dans ce contexte, l’indicateur total 2021 de fréquence de traitement (IFT) est globalement proche des valeurs observées lors des campagnes précédentes, avec toutefois une composante herbicides minorée en 2021 et une composante insecticide un peu plus soutenue. Les situations avec utilisation du biocontrôle sont très limitées sur cette culture.

Les postes herbicides (IFT moyen de 1,5) et traitement de semences (IFT moyen de 0,8-0,9) composent donc la quasi totalité de la protection phytosanitaire dans le cas du maïs grain. La concurrence des adventices ressentie par les agriculteurs lors de la campagne 2021 est jugée moyenne à faible pour 80 % des surfaces. Les interventions herbicides sont en moyenne réalisées à mi-dose (cf. ratio IFT herbicides/Nombre de traitements herbicides). Sous l’angle du nombre d’hectares traités (surfaces développées), les principales substances actives herbicides utilisées lors de la campagne 2021 sont, par ordre décroissant, les suivantes : mesotrione, nicosulfuron, dicamba, S-metolachlore, tritosulfuron... La pression des pucerons a été jugée faible à nulle dans la quasi-totalité des situations et celle des pyrales a été qualifiée de moyenne à forte pour près de 36% des surfaces. Dans ces conditions, un peu plus de quatre hectares de maïs grain sur dix (42%) ont reçu une, plus rarement deux, applications insecticides en végétation (chlorantraniliprole ou cyperméthrine avant tout) vs moins de 15% des surfaces dans le cas du maïs fourrage.

Tableau 3 : protection phytosanitaire

Pays de la LoireFrance
2014 2017 2021 2021
Nombre moyen de traitements phytosanitaire (toutes situations)
Totaux (hors adjuvants et hors traitement de semences) 3,6 3,5 3,6 3,7
dont herbicides 3,4 3,3 3,1 3
dont fongicides 0 nd nd nd
dont insecticides nd nd 0,5 0,5
dont autres (régulateur …) nd nd nd nd
Indice de fréquence de traitement (IFT) : percentile 70 (*)
Total (y compris traitement de semences) 3,2 3,1 3,5 3,5
dont herbicides 2,1 2,1 1,9 2,0
dont hors herbicides 1,0 1,0 1,8 1,8
Indice de fréquence de traitement (IFT) : moyenne
Total (y compris traitement de semences) 2,8 2,7 2,8 2,9
dont herbicides 1,7 1,6 1,5 1,6
dont fongicides 0 nd nd nd
dont insecticides nd nd 0,4 0,4
dont semences 1,0 0,9 0,8 0,8
dont autres nd nd nd nd
Source : Agreste – enquêtes pratiques culturales
nd : le nombre d’observations et/ou la précision ne sont pas suffisantes

(*) L’indicateur IFT comptabilise le nombre de doses homologuées de produits phytosanitaires appliquées à une culture pendant une campagne. Les IFT « 70e percentile » correspondent aux valeurs dites de référence : concrètement, cela signifie que pour 70 % des surfaces étudiées, l’IFT obtenu est inférieur ou égal à cette valeur référence.

Rendement régional en 2021

Le rendement régional moyen obtenu en 2021, près de 101 quintaux/ha toutes situations confondues, est d’un très bon niveau comparativement au rendement moyen quinquennal de près de 80 q/ha (en situations non irriguées) à près de 100 q/ha (en situations irriguées). Pour un quart des surfaces 2021, le rendement moyen du maïs grain est même supérieur à 117 q/ha.

Agro-météorologie de la campagne 2020-2021

L’un des traits marquants de cette campagne 2020-2021 est assurément le caractère contrasté et chaotique des précipitations et des températures, tout au cours du cycle. Néanmoins, les conditions d’implantation de cette campagne se sont finalement révélées assez favorables aux colzas et céréales à paille. En fin d’hiver, les cultures sont globalement bien implantées et saines. Par la suite, les à-coups météo printaniers ont assez peu impacté le développement et la croissance des cultures même si en fin de cycle des épisodes pluvieux sont venus perturber le déroulement des récoltes. Finalement, les rendements des cultures d’hiver sont plutôt bons à très bons, à l’exception des ceux obtenus par le pois protéagineux. Une météo moins estivale qu’habituellement a permis aux maïs et tournesols d’obtenir de bons à très bons niveaux de rendement.

Aspects méthodologiques

Les données présentées dans cette étude sont issues des enquêtes « pratiques culturales en grandes cultures », réalisées par le service de la statistique et de la prospective (SSP) du Ministère en charge de l’Agriculture. Ces enquêtes permettent de connaître de façon détaillée les itinéraires techniques appliqués dans les régions françaises pour les principales cultures. La liste des cultures enquêtées s’est étoffée avec le temps. Ainsi, pour la campagne 2020-2021, ont été enquêtés dans la région Pays de la Loire : des céréales à paille (blés tendre et dur, orges, triticale, avoines), des oléagineux (colza, tournesol, lin), des protéagineux (pois et féverole), le maïs (grain et fourrage) et diverses autres cultures (sorgho, mélanges céréales/protéagineux). Parce que peu présentes au sein d’un territoire, certaines cultures n’ont parfois été enquêtées que dans un nombre restreint de régions et de départements. Les informations « pratiques culturales » recueillies dans la région pour la campagne 2020-2021 sont issues de 1 932 parcelles (dont 233 de maïs grain). Les règles de diffusion retenues n’autorisent pas à proposer des valeurs issues de moins de 30 parcelles. Assez fréquemment, les résultats obtenus par le croisement de plusieurs variables ainsi que les résultats générés à l’échelle départementale ne remplissent pas cette condition.

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