Fiche filière lait de vache

Les Pays de la Loire, troisième région de production de lait de vache

La production laitière

En 2024, les Pays de la Loire participent pour 16 % au volume de production française de lait de vache, plaçant ainsi la région derrière la Bretagne (22 %) et la Normandie (17 %). Ensemble, ces trois régions pèsent pour plus de la moitié de la production nationale de lait de vache (55 % en 2024).

Carte 1 : Bretagne, Normandie et Pays de la Loire concentrent 52 % des effectifs de vaches laitières en 2024
Effectifs de vaches laitières par région en 2024

Cette carte montre la forte concentration du cheptel dans le Grand Ouest français : Bretagne, Normandie et Pays de la Loire totalisent 1,6 million de vaches laitières, soit respectivement 20 %, 17 % et 15 % du cheptel national en 2024. L'Auvergne-Rhône-Alpes complète le podium avec 13 % des effectifs. La décapitalisation est présente partout. Toutes les régions enregistrent une baisse des effectifs entre 2010 et 2024, particulièrement marquée en Nouvelle-Aquitaine (-49 %) et Occitanie (-43 %). L'Auvergne-Rhône-Alpes affiche également une baisse marquée (–21 %). La diminution est cependant plus limitée en Bourgogne-Franche-Comté (-4 %). Bretagne, Normandie et Pays de la Loire sont dans une situation intermédiaire avec une baisse des effectifs de 14 %, 12 % et 11 % en 14 ans.
Source : Agreste, Statistique agricole annuelle (SAA) 2024 - ©IGN - BD Carto®

Carte 2 : une plus forte densité de vaches laitières en Mayenne
Densité de vaches laitières par établissement public de coopération intercommunale (EPCI) en 2024

Cette carte montre que la densité de vaches laitières varie fortement selon les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) des Pays de la Loire. Les plus fortes densités se trouvent dans le département de la Mayenne, avec la communauté de communes du Bocage Mayennais (49 vaches par km²), de l'Ernée (43), du Pays de Craon (38) ou de Mayenne Communauté (34). Les densités sont aussi élevées au nord de la Loire-Atlantique avec Nozay (29), Châteaubriant-Derval (25) ou Pays de Blain (21). Certains territoires du Maine-et-Loire affichent aussi des valeurs notables : Anjou Bleu (21), les Mauges (20). L'exception vendéenne est Terres de Montaigu (25). À l'inverse, les EPCI urbains (Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire) affichent des densités très faibles (6 vaches par km² au maximum). Les territoires littoraux vendéens présentent aussi des densités très faibles : Sables d'Olonne (5), Vendée Grand Littoral (3), Sud Vendée Littoral (3) ou Océan Marais de Monts (1).
Source : Agreste, Base de données nationale d’identification animale (BDNI) 2024 - ©IGN - BD Carto®

En 2024, la production de lait et produits laitiers de vache représente 23 % de la valeur des biens agricoles produits dans la région, contre 15 % au niveau de la France métropolitaine. La Mayenne affiche le taux régional le plus élevé avec 40 % de la production agricole départementale, suivie de la Loire-Atlantique (avec 28 %).

Graphique 1 : les Pays de la Loire, troisième région de production laitière
Volume et valeur de la production laitière par région en 2024

La Bretagne domine largement la production laitière française avec 22 % du volume total et 21 % de la valeur de la production, suivie par la Normandie (17 % du volume, 16 % de la valeur) et les Pays de la Loire (16 % du volume et de la valeur). Ces trois régions de l'Ouest concentrent 55 % du lait de vache (13 milliards de litres) produit en France métropolitaine et 53 % de la valeur (6 milliards d'euros). L'Auvergne-Rhône-Alpes se place en 4e position (11 % du volume, 12 % en valeur). Grand Est et Hauts-de-France se distinguent également avec des parts importantes (10 % et 9 % du volume, 9 % chacun en valeur).
Source : Agreste, SAA, Comptes régionaux de l’agriculture 2024

Tableau 1 : la Mayenne, premier producteur de lait de vache
Données lait de vache 2024

Loire-AtlantiqueMaine-et-LoireMayenneSartheVendéePays de la Loire
Livraison (1 000 l) 875 752 670 981 1 241 970 425 202 475 968 3 689 873
dont Livraison bio (1 000 l) 112 313 56 246 57 593 16 853 32 539 275 545
Nombre de producteurs 1 314 1 057 2 042 689 793 5 895
dont Nombre de producteurs bio 304 157 182 48 89 780
Prix moyen du lait non bio payé aux producteurs (€/1 000 l) 475 481 477 480 483 478
Prix moyen du lait bio payé aux producteurs (€/1 000 l) 508 512 519 495 512 511
Effectif de vaches laitières 110 271 80 815 151 050 52 006 58 196 452 338
Sources : Agreste, EAL, EML, SAA 2024

En 2023 en Pays de la Loire, 5 900 exploitations (soit 25 % des exploitations) possèdent des vaches laitières (dont 4 100 sont spécialisées dans cette production), contre 7 300 en 2020 (dont 4 600 spécialisées), et contre 10 400 en 2010 (dont 5 700 spécialisées).
Le cheptel laitier se réduit depuis le point haut de 2014 (532 000 têtes). Il s’élève à 452 000 têtes en 2024, soit 15 % des effectifs nationaux. La production de lait progresse (+ 9 % entre 2010 et 2024) malgré une érosion des effectifs de vaches laitières (- 11 % entre 2010 et 2024), montrant un net gain de productivité par vache.

Graphique 2 : la production de lait progresse légèrement malgré une érosion des effectifs de vaches
Effectif de vaches laitières, production de lait et prix moyen du lait dans les Pays de la Loire par année

Depuis 2016, le cheptel de vaches laitières baisse continuellement (-11 % entre 2010 et 2024), alors que la production de lait progresse (+9 %), montrant un net gain de productivité par vache. Le prix moyen du lait évolue fortement : après une baisse en 2015-2016, il repart à la hausse à partir de 2021, atteignant son plus haut niveau en 2023-2024 (indice 145, contre indice 100 en 2010, soit une hausse de 45 % par rapport à 2010).
Source : Agreste, SAA, Enquêtes mensuelles laitières (EML)

Les livraisons

La livraison moyenne de lait de vache par producteur progresse (+ 84 % entre 2010 et 2024). Cette production de lait est réalisée pour les trois quarts par la Mayenne, la Loire-Atlantique et le Maine-et-Loire (respectivement pour 34 %, 24 % et 18 %). Le prix du lait augmente fortement depuis 2022 (+ 30 % entre 2020 et 2024), atteignant 481 € les 1 000 litres en 2024.

Graphique 3 : la livraison moyenne de lait par producteur a triplé depuis 2001
Livraison moyenne de lait de vache par producteur et par département en Pays de la Loire

En Pays de la Loire entre 2001 et 2024, les livraisons moyennes de lait de vache par producteur ont triplé, passant de 219 000 litres en 2001 à 626 000 litres en 2024. La Vendée se distingue en délivrant les volumes les plus élevés jusqu'en 2020 (707 000 litres en 2020), mais connaît un repli en 2024 (600 000 litres), alors que les autres départements continuent de progresser. La Loire-Atlantique arrive en tête désormais (avec 666 000 litres par producteur en 2024). Maine-et-Loire et Sarthe suivent avec 635 000 litres et 617 000 litres par producteur en 2024.
Source : Agreste, Enquêtes annuelles laitières (EAL)

En 2024, les livraisons régionales de lait bio (graphique 4) représentent 7 % des livraisons totales de lait, davantage qu’au niveau national (5 %). Les premières régions productrices de lait bio sont les Pays de la Loire et la Bretagne (respectivement 23 % et 22 % du volume national produit). Les livraisons de lait bio de la région sont en hausse sur les dernières années (+ 123 % entre 2015 et 2022), mais stagnent ensuite. La Loire-Atlantique est le principal contributeur (pour 41 % du total régional en 2024), autant que le total de la Mayenne et du Maine-et-Loire.

Graphique 4 : après une croissance marquée, les livraisons de lait bio stagnent depuis 2022
Livraisons de lait bio (en milliers de litres)

Les livraisons de lait bio dans les Pays de la Loire ont fortement progressé de 2010 à 2022, passant de 66,6 à 287,8 millions de litres (soit un quadruplement). En 2023 les livraisons stagnent puis reculent en 2024 (275,5 millions de litres), soit une baisse de 4 % sur un an. La Loire-Atlantique est de loin le principal contributeur (plus de 100 millions de litres dès 2020), représentant 41 % du total régional en 2024. Mayenne et Maine-et-Loire complètent le podium avec 21 % et 20 % de la production régionale.
Source : Agreste, EAL

Les indicateurs économiques

En 2023, pour les exploitations spécialisées en production laitière, le résultat courant avant impôt par équivalent temps plein (ETP) non salarié est de 48 000 € en moyenne par exploitation, en hausse par rapport à 2020 (32 000 €).

Graphique 5 : le prix des aliments pour les vaches laitières diminue, alors que le prix du lait de vache augmente depuis 2024
Prix d’achat des moyens de production agricole et prix agricoles à la production

Entre 2020 et fin 2023, en France, les prix d'achat des moyens de production agricole relatifs aux aliments pour vaches laitières et les prix à la production (prix du lait de vache) ont suivi une tendance similaire, marquée par une hausse concomitante. Cependant, depuis 2024, ces deux indicateurs divergent clairement. Entre 2020 et 2023, le prix des aliments pour vaches laitières connaît une forte hausse (+46 % pour le premier semestre 2023 par rapport à 2020). Parallèlement, le prix à la production du lait de vache progresse nettement (+34 % pour le premier semestre 2023 par rapport à 2020). Après une baisse en 2023 et début 2024, le prix du lait repart à la hausse à la mi-2024 (+42 % en juin 2025 par rapport à 2020) alors qu'à partir de mi-2023, le prix des aliments recule graduellement (redescendant à +21 % en juin 2025 par rapport à 2020).
Champ : France entière (y compris DOM) - Source : Agreste - Insee

IPAMPA

  • Indices des prix d’achat des moyens de production agricole

IPAP

  • Indice des prix agricoles à la production - Données corrigées des variations saisonnières

Graphique 6 : indicateurs économiques des exploitations spécialisées en bovins lait

Ce graphique montre l'évolution des principaux indicateurs économiques (par ETP non salarié, en milliers d'euros) des exploitations spécialisées en bovins lait des Pays de la Loire. Entre 2010 et 2023, la production de l'exercice par équivalent temps plein non salarié (ETP) progresse de 99 %, passant de 116 k€ à 231 k€. La production brute passe de 143 k€ en 2010 à 264 k€ en 2023, soit une hausse de 85 %, mais connaît de fortes fluctuations, avec un creux en 2016 à 154 k€. Les charges totales augmentent également, avec un doublement de leur montant entre 2010 (115 k€ par ETP non salarié) et 2023 (230 k€ par ETP non salarié). L'excédent brut d'exploitation (EBE), après une chute en 2016 (45 k€), rebondit fortement à partir de 2021, atteignant 102 k€ en 2022, avant de redescendre à 86 k€ en 2023, soit une hausse de 51 % entre 2010 et 2023. La valeur ajoutée, après un pic à 94 k€ en 2022, chute à 76 k€ en 2023, soit une hausse de 74 % entre 2010 et 2023. Le résultat courant avant impôt suit une trajectoire similaire, passant de 35 k€ en 2010 à 48 k€ en 2023, après un creux à 18 k€ en 2016 et un sommet à 69 k€ en 2022, soit une hausse de 40 % entre 2010 et 2023.
Champ : exploitations de l’OTEX bovins lait, dont la production brute standard (PBS) est supérieure à 25 000 € - Source : Agreste, Réseau d’information comptable agricole (RICA) Pays de la Loire

ETP

  • Équivalent temps plein

OTEX

  • Orientation technico-économique des exploitations agricoles

Graphique 7 : les aliments achetés pour le bétail représentent 20 % des charges en 2023
Répartition des charges dans les exploitations agricoles spécialisées en bovins lait en 2023 (en %)

En 2023, les charges des exploitations spécialisées en bovins lait sont dominées par les aliments achetés pour le bétail, qui représentent 20 % du total. Les travaux par tiers, entretien et réparations du matériel (16 %) et les dotations aux amortissements (15 %) sont les 2 postes suivants les plus élevés. Les loyers, assurances, impôts et personnel pèsent pour 11 %, et les engrais, semences, phytosanitaires pour 10 %. Les charges sociales de l'exploitant représentent 6 %. Les charges financières sont plus faibles (2 %).
Champ : exploitations de l’OTEX bovins lait, dont la production brute standard (PBS) est supérieure à 25 000 € - Source : Agreste, RICA Pays de la Loire

Tableau 2 : principales caractéristiques des exploitations spécialisées en bovins lait
Valeur moyenne par exploitation

Indicateurs201020152020202120222023
Surface agricole utilisée (SAU en ha) 90 105 113 112 123 123
Production brute standard (PBS en €) 182 670 212 605 270 373 268 914 294 656 290 552
Main d’oeuvre totale (ETP) 2,0 2,2 2,1 2,2 2,3 2,2
Main d’oeuvre non salariée (ETP non salarié) 1,8 1,9 1,7 1,7 1,8 1,7
Production de l’exercice par ETP (k€/ETP) 108 128 138 147 175 181
Charges d’approvisionnement par ETP (k€/ETP) 35 46 48 48 56 67
Charges totales par ETP (k€/ETP) y compris charges sociales 104 133 139 137 152 176
Excédent brut d’exploitation par ETP non salarié (k€/ETP non salarié) 57 54 62 76 102 86
Excédent brut d’exploitation / production brute (%) 40 31 32 36 39 33
Résultat courant avant impôt (RCAI) par ETP non salarié (k€/ETP non salarié) 35 26 32 45 69 49
Résultat de l’exercice / chiffre d’affaires (%) 33 20 22 27 34 25
Endettement / chiffre d’affaires (%) 93 105 101 95 90 100
Taux d’endettement (%) 45 50 52 52 52 53
Champ : exploitations de l’OTEX bovins lait, dont la production brute standard (PBS) est supérieure à 25 000 €
Source : Agreste, RICA Pays de la Loire

Les industries de la transformation

L’industrie de la transformation du lait occupe 7 100 salariés en 2023. Du fait de la présence de grands groupes (comme Lactalis, Bel, Savencia), les entreprises de transformation du lait concentrent 17 % du chiffre d’affaires des industries agroalimentaires régionales. La région est leader pour la poudre de lactosérum (25 % de la production nationale) et 2e région productrice pour les fromages de vache à pâte pressée non cuite (30 % de la production nationale) et les laits fermentés (15 %).

Carte 3 : l’industrie laitière dans les Pays de la Loire en 2023*
Effectifs de salariés par établissement en 2023

Cette carte montre la concentration des établissements agroalimentaires structurés au sein de grands groupes. Lactalis domine avec 8 établissements regroupant au total entre 2 000 et 2 499 salariés, situés en Mayenne (Craon, Charchigné, Changé, Mayenne, Laval), en Loire-Atlantique (Bouvron, Vallet) et en Maine-et-Loire (Beaupréau-en-Mauges). Bel suit avec 3 établissements majeurs employant ensemble entre 1 000 et 1 499 salariés : Sablé-sur-Sarthe (72), Évron (53), Mayenne (53). Savencia possède aussi 3 établissements regroupant au total entre 500 et 999 salariés : à Château-Gontier-sur-Mayenne (53), à Cornillé-les-Caves (49) et à Meslay-du-Maine (53). Agrial - Eurial incarne un autre acteur régional important, avec entre 500 et 999 salariés répartis sur 6 sites situés en Loire-Atlantique et en Vendée. Even - Laïta à Ancenis-Saint-Géréon (44) emploie aussi de nombreux salariés (entre 500 et 999 salariés). La laiterie de Saint-Père-en-Retz (44), la laiterie de Montaigu-Vendée (85) et Beillevaire à Machecoul-Saint-Même (44) emploient chacun de 200 à 499 salariés.
Champ : sont représentés les établissements dont l’effectif est supérieur ou égal à 20 - Source : Insee, Fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores) 2023 - ©IGN - BD Carto®

* Au 31 décembre 2023. Certains établissements peuvent donc être apparus ou avoir disparu depuis.
Les noms des entreprises sont identifiés à partir de 150 salariés.


Tableau 3 : 30 % des fromages de vache français à pâte pressée non cuite sont issus des Pays de la Loire en 2024
La fabrication de produits laitiers en Pays de la Loire

Unités : sauf indication contraire l’unité est la tonne 2010 2015 2020 2023 2024 Part région / France en 2024 (en %)
Laits liquides conditionnés (1 000 l) 616 850 474 913 444 750 251 227 210 576 8
Crème conditionnée 77 317 47 983 43 940 49 297 47 183 11
Beurre de crème ou de sérum 46 975 50 752 54 359 52 668 53 290 15
Laits fermentés (yaourts et autres) 213 102 224 355 198 965 195 903 207 163 15
Fromages de vache (fondus exclus) 303 655 348 520 300 618 302 216 298 792 17
dont Fromages frais de vache 74 171 100 246 59 324 57 414 56 615 9
Fromages de vache à pâte molle 43 942 45 940 46 442 45 780 44 366 11
Fromages de vache à pâte pressée non cuite 81 714 77 994 76 805 73 098 76 153 30
Fromages de vache à pâte pressée cuite nd 75 046 74 420 71 075 66 849 20
Poudre de lactosérum 132 131 108 057 122 423 101 732 106 400 25
nd : non déterminé
Source : Agreste, EAL

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