Dossier territorial de Mayenne

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Un contexte pédoclimatique contrasté

Située sur la partie orientale du Massif armoricain, la Mayenne présente un relief peu marqué au sud et accidenté au nord (collines de Normandie, Alpes mancelles). Le mont des Avaloirs (416 m), aux confins de l’Orne et de la Sarthe, est le point culminant de tout le Grand Ouest où la rivière Mayenne prend sa source. Celle-ci traverse le département du nord au sud. Les sols mayennais sont globalement riches en limons. Les sols argilo-limoneux (les plus fréquents) ont un bon potentiel agronomique. Ceux à forte dominante de limons, de structure plus fragile, sont plus difficiles à travailler. La Mayenne bénéficie de l’influence océanique. Les normales climatiques calculées sur 30 ans à Laval font ressortir une température moyenne annuelle de 11,9 °C, un cumul annuel de précipitations de 760 mm et d’ensoleillement de 1 660 heures. Le nord du département est plus froid et plus arrosé.

Un département peu peuplé

La Mayenne est le département le moins peuplé des Pays de la Loire, se situant au 71^e rang des départements métropolitains. Entre 2016 et 2022, sa population reste stable. La densité de la population est la plus faible de la région, 59 habitants au km², deux fois moins que la densité régionale.

Un territoire fortement tourné vers l’agriculture

Le territoire départemental est majoritairement occupé par l’agriculture ; la surface agricole utilisée (SAU) représente 77 % des surfaces (67 % en Pays de la Loire). Sur le marché des terres agricoles, la Mayenne connaît les prix les plus élevés de la région : 6 400 euros par hectare pour des terres et prés libres (non loués) en 2024, contre 4 000 euros en moyenne régionale. Les prix les plus élevés sont observés au nord de la Mayenne (en zone d’élevage). Ces niveaux de prix élevés s’expliquent notamment par un terroir de qualité (des terres fertiles). Par ailleurs, la demande en terres des éleveurs bovins est forte pour disposer de surfaces de pâturage, pour accroître l’autonomie fourragère de leurs élevages et pour sécuriser leurs plans d’épandage des déjections animales.

Les espaces boisés (y compris haies) couvrent quant à eux 13 % du département. Et 8 % des surfaces sont artificialisées. Les autres surfaces, 2 % du territoire, recouvrent une grande diversité de situations : landes, friches, eaux intérieures…

Entre 2010 et 2023, les sols artificialisés ont progressé de 13 %. Sur la période, la surface artificialisée a progressé en moyenne de 410 ha par an. Toutefois, ce rythme a ralenti ces dernières années, avec une croissance réduite à 220 hectares par an entre 2020 et 2023.

La moitié des exploitations spécialisées en bovins

L’agriculture représente une activité importante, avec 6,3 % des emplois du département, deux fois plus qu’au niveau régional.

En 2020, le nombre d’exploitations s’établit à 6 070, soit un repli de 25 % par rapport à 2010. Les exploitations agricoles emploient 10 900 actifs permanents (soit 8 400 équivalents temps plein). L’emploi des chefs d’exploitation et coexploitants (en ETP) a baissé de 1,9 % par an entre 2010 et 2020, plus qu’au niveau régional, du fait notamment de la forte orientation bovine du département, très impactée sur la période. Dans le même temps, le volume de travail salarié (non familial) a progressé de 0,9 % par an. Il ne représente cependant que 14 % des emplois (en ETP), le plus faible taux des départements ligériens.

L’élevage représente 74 % de la valeur de la production agricole départementale et concerne 69 % des exploitations. La moitié des exploitations sont spécialisées en bovins : en production laitière (spécialisation choisie par 28 % des exploitations), en production de bovins pour la viande (16 % des exploitations) et en orientation mixte lait-viande (7 % des exploitations). La spécialisation bovins lait mobilise par ailleurs 38 % du temps de travail agricole du département.

La Mayenne comporte une spécialisation infra-départementale : production laitière importante au nord-ouest, production porcine à l’ouest et vaches allaitantes au niveau des Coëvrons. La qualité de la viande bovine est reconnue au travers de l’appellation d’origine contrôlée « Maine-Anjou » dont l’aire de production couvre les trois quarts du département. La Mayenne bénéficie de surcroît d’activités équine et hippique réputées (trotteurs en particulier).

Au cours de l’année 2023, 2 200 producteurs ont livré à l’industrie laitière 12 millions d’hectolitres de lait, soit 33 % de la production régionale, plaçant la Mayenne au quatrième rang des départements français. La filière laitière occupe une place primordiale : 37 % de la valeur de la production agricole départementale est liée au lait de vache et à ses produits dérivés (en 2023).

En production porcine, la Mayenne arrive en cinquième position nationale, derrière les quatre départements bretons. En valeur, elle réalise 30 % de la production régionale, soit 3 % de la production nationale. En 2020, 350 éleveurs porcins (ayant au moins 20 truies ou au moins 100 porcs ou au moins 100 places d’engraissement) sont recensés dans le département.

Le végétal n’est cependant pas absent. Ainsi, le département concentre notamment 46 % de la récolte régionale de pommes à cidre.

Graphique 1 : productions agricoles (hors subventions) en 2023 en valeur (en %)

Source : Agreste - Comptes de l’agriculture 2023

Graphique 2 : répartition du volume de travail agricole (ETP totaux hors prestataires) par orientation technico-économique des exploitations (Otex) en 2020 (en %)

Source : Agreste - Recensement agricole 2020

Une industrie agroalimentaire tournée vers la viande et le lait

Hors artisanat commercial, les entreprises du secteur des industries agroalimentaires (IAA) emploient 6 200 salariés en 2022. L’industrie agroalimentaire, très présente en Mayenne, mobilise 30 % des salariés de l’industrie manufacturière, 3 points de plus qu’au niveau régional. Elle s’articule majoritairement autour des secteurs de la viande et du lait. L’industrie des viandes concentre 41 % de l’emploi salarié, en viande de boucherie (Coeptis3 Socopa Viandes) comme en viande de volaille (LDC SNV). L’industrie laitière (Lactalis, Bel, Savencia Fromageries Perreault) est majoritairement tournée vers la fabrication de fromage et mobilise 38 % des salariés.

L’emploi agroalimentaire est très concentré : les dix plus grandes entreprises rassemblent 69 % des salariés du département.

En 2024, les industries agroalimentaires représentent 25 % des montants exportés du département (contre 14 % pour la région). En valeur, produits laitiers et viande constituent 41 % et 23 % des produits exportés de l’industrie agroalimentaire départementale.

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